Η ΔΙΕΘΝΗΣ
Εμπρός της γης οι κολασμένοι ,
της πείνας σκλάβοι εμπρός , εμπρός .
Το δίκιο απ' τον κρατήρα βγαίνει
σα βροντή , σαν κεραυνός .
Φτάνουν πια της σκλαβιάς τα χρόνια
τώρα εμείς οι ταπεινοί της γης ,
που ζούσαμε στην καταφρόνια
θα γίνουμε το παν εμείς .
Στον αγώνα ενωμένοι
κι ας μη λείψει κανείς .
Ω , νάτη μας προσμένη
στον κόσμο η Διεθνής !
Θεοί , αρχόντοι , βασιλιάδες ,
με πλάνα λόγια μας γελούν ,
της γης οι δούλοι και οι ραγιάδες
μοναχοί τους θα σωθούν .
Για να λείψουν τα δεσμά μας ,
για να πάψει πια η σκλαβιά ,
να νιώσουν πρέπει τη γροθιά μας
και της ψυχής μας τη φωτιά .
Στον αγώνα ενωμένοι
κι ας μη λείψει κανείς .
Ω , νάτη μας προσμένει
στον κόσμο η Διεθνής !
Τώρα πια κόρακες κι ακρίδες
δεν σκεπάζουν τον ουρανό
χρυσές ο ήλιος στέλνει αχτίδες
χαμόγελο παντοτεινό .
Κι αν θελήσουν να δοκιμάσουν
της ψυχής μας τους κεραυνούς
θα δούνε τότε , αν προφτάσουν ,
πως είναι σφαίρες μας γι' αυτούς .
Την '' Διεθνή '' έγραψε ο προλετάριος Ευγένιος Ποτιέ ,
( 4.12ου 1816 - 8.11ου 1887 ,Παρίσι ),τον Ιούνη του 1871
Μετάφραση : Ο Γιάγκος Κανονίδης
Το ανταρτικό και το επαναστατικό τραγούδι
L ' INTERNATIONALE
C’est la lutte finale :
Groupons-nous, et demain,
L’Internationale
Sera le genre humain
Debout ! les damnés de la terre !
Debout ! les forçats de la faim !
La raison tonne en son cratère :
C’est l’éruption de la fin.
Du passé faisons table rase,
Foule esclave, debout ! debout !
Le monde va changer de base :
Nous ne sommes rien, soyons tout !
Il n’est pas de sauveurs suprêmes :
Ni Dieu, ni César, ni tribun,
Producteurs, sauvons-nous nous-mêmes !
Décrétons le salut commun !
Groupons-nous, et demain,
L’Internationale
Sera le genre humain
Debout ! les damnés de la terre !
Debout ! les forçats de la faim !
La raison tonne en son cratère :
C’est l’éruption de la fin.
Du passé faisons table rase,
Foule esclave, debout ! debout !
Le monde va changer de base :
Nous ne sommes rien, soyons tout !
Il n’est pas de sauveurs suprêmes :
Ni Dieu, ni César, ni tribun,
Producteurs, sauvons-nous nous-mêmes !
Décrétons le salut commun !
Pour que le voleur rende gorge,
Pour tirer l’esprit du cachot,
Soufflons nous-mêmes notre forge,
Battons le fer quand il est chaud !
L’État comprime et la loi triche ;
L’Impôt saigne le malheureux ;
Nul devoir ne s’impose au riche ;
Le droit du pauvre est un mot creux.
C’est assez languir en tutelle,
L’Égalité veut d’autres lois ;
« Pas de droits sans devoirs, dit-elle
« Égaux, pas de devoirs sans droits ! »
Hideux dans leur apothéose,
Les rois de la mine et du rail
Ont-ils jamais fait autre chose
Que dévaliser le travail ?
Dans les coffres-forts de la bande
Ce qu’il a créé s’est fondu
En décrétant qu’on le lui rende
Le peuple ne veut que son dû.
Les Rois nous soûlaient de fumées,
Paix entre nous, guerre aux tyrans !
Appliquons la grève aux armées,
Crosse en l’air, et rompons les rangs !
S’ils s’obstinent, ces cannibales,
À faire de nous des héros,
Ils sauront bientôt que nos balles
Sont pour nos propres généraux.
Pour tirer l’esprit du cachot,
Soufflons nous-mêmes notre forge,
Battons le fer quand il est chaud !
L’État comprime et la loi triche ;
L’Impôt saigne le malheureux ;
Nul devoir ne s’impose au riche ;
Le droit du pauvre est un mot creux.
C’est assez languir en tutelle,
L’Égalité veut d’autres lois ;
« Pas de droits sans devoirs, dit-elle
« Égaux, pas de devoirs sans droits ! »
Hideux dans leur apothéose,
Les rois de la mine et du rail
Ont-ils jamais fait autre chose
Que dévaliser le travail ?
Dans les coffres-forts de la bande
Ce qu’il a créé s’est fondu
En décrétant qu’on le lui rende
Le peuple ne veut que son dû.
Les Rois nous soûlaient de fumées,
Paix entre nous, guerre aux tyrans !
Appliquons la grève aux armées,
Crosse en l’air, et rompons les rangs !
S’ils s’obstinent, ces cannibales,
À faire de nous des héros,
Ils sauront bientôt que nos balles
Sont pour nos propres généraux.
Ouvriers, paysans, nous sommes
Le grand parti des travailleurs ;
La terre n’appartient qu’aux hommes,
L’oisif ira loger ailleurs.
Combien de nos chairs se repaissent !
Mais, si les corbeaux, les vautours,
Un de ces matins, disparaissent,
Le soleil brillera toujours !
C’est la lutte finale :
Groupons-nous, et demain,
L 'Internationale
Sera le genre humain
Paris , juin 1871.